Le Centre Rouge
Salut à tous !
Voici tout d'abord le lien pour la vidéo de Nullarbor, cliquez ici !
Et voilà la vidéo de Alice Springs Desert Park, écoutez les oiseaux ..., cliquez ici !
Si vous voulez voir plus de photos, allez dans l'album Northern Territory !
Nous voilà déjà redescendus à Port Augusta après notre exploration du Centre Rouge, qui nous a pris 8 jours… eh ouais, toujours aussi rapides !
Au départ de Port Augusta, l’unique ville sur la route d’Uluru, c’est Coober Pedy, peut-être en avez-vous déjà entendu parler… Coober Pedy est la capitale australienne, si ce n’est mondiale, de l’Opale et elle est également célèbre pour ses habitations troglodytes, et on comprend pourquoi ! A l’approche de Coober Pedy, la température est progressivement montée jusqu’à 43°… on est arrivés en nage, complètement comateux, des vrais légumes ! La ville était déserte, les habitants terrés dans les magasins d’Opale climatisés, ou mieux encore, dans leurs maisons souterraines, où la température se maintient entre 22° et 25° ! Quelques magasins, galeries, musées et pubs sont troglodytes, donc on a eu l’occasion de tester… un peu sombre, mais tellement frais !! Comment décrire Coober Pedy ? C’est sec, désert, entouré sur plusieurs kilomètres carrés de milliers de petits tas de pierres palichonnes, révélant autant de trous creusés dans l’espoir de dégoter un bon filon d’Opale … n’importe qui peut obtenir l’autorisation de tenter sa chance, et ça attire encore du monde ! La ville en soi est très… bizarre ! Bordélique est le premier adjectif qui me vient à l’esprit en fait, c’est un véritable bric-à-brac… De l’extérieur c’est mort et glauque, mais aucun doute que la vie grouille dans le dédale des galeries souterraines transformées en habitations ! Pas étonnant que le coin ait servi de décor à des films genre Mad Max, d’ailleurs de nombreux décors de films traînent toujours dans la ville, ce qui rajoute encore à l’atmosphère étrange… Bref, une demie après-midi nous a largement suffit !
La ville étrange de Coober Pedy
La journée de route qui a suivi a été particulièrement difficile… Au beau milieu du désert comme ça, les rafales de vent brûlant sont imprévisibles et notre petit van nous surprend parfois à faire des écarts très brefs mais très violents qui me provoquent des bonnes montées d’adrénaline… héhé, on dirait pas, mais c’est un sport extrême de conduire un van en Australie ! Et la rencontre des différents courants d’air très chaud au dessus des étendues quasi désertiques provoque des sortes de tornades de poussière de plusieurs dizaines de mètres de hauteur ! Certaines sont super bien dessinées, de véritables colonnes grises ou rouges ressemblant à des trombes, c’est-à-dire très fines et très hautes, on en a vu une juste à côté de nous, on l’a filmée, j’espère que ca va être aussi impressionnant qu’en vrai ! Et au loin, on en voyait pleins d’autres à plusieurs centaines de mètres, des gros tourbillons rouges anarchiques ! On en voyait aussi se former sur le bord de la route et on s’en est pris une petite hier, une bonne gifle de poussière !! Au final, on a de quoi s’occuper sur la route quand même !
Un des nombreux lacs salés de la région, et une colonne de poussière au loin !
Dans le genre condition extrême aussi, il a fait tellement chaud pendant 3 ou 4 jours qu’on buvait des litres et des litres d’eau, et on a beau faire de notre mieux pour garder la glacière au frais, quand il fait 44° à l’extérieur et à peu près 50° dans le van, c’est pas évident ! Du coup, le soir avant d’arriver à Uluru, on est tombés à court d’eau fraîche… et l’eau en bidon, à température « ambiante », était assez chaude pour faire du thé ! On en a donc été réduits à boire l’eau des glaçons fondus au fond de la glacière… beuuuurrkk, le goût était atroce, et bonjour les microbes, mais au moins c’était frais, et on a survécu toute la nuit ! Même si on a pas beaucoup dormi… essayez de dormir dans une chambre à 35° pour voir !
Un rideau d'eau s'abat dans le bush, pas loin du Mont Corner
Le lendemain matin, au détour d’un virage, la première vision d’Uluru (Ayers Rock) s’imposait à nous ! Comme on était obligés de se payer le seul et unique camping hors de prix du coin, on a décidé de rentabiliser la chose en arrivant à 11h du mat, et en passant le reste de la journée dans la piscine… il faisait 44°, impossible de faire autre chose! Le soir, on a parcouru les 15 bornes nous séparant du fameux rocher pour assister au coucher du soleil… mais on a pas eu de bol avec la météo, il faisait très nuageux, et on a pas du tout vu le rocher virer au rouge sang sous les derniers rayons du soleil comme nous le promettaient les guides, dommage, on reviendra demain ! Lendemain matin, debout 5h pour le lever du soleil, dans l’espoir que le temps serait moins gris… et en effet, c’était mieux, mais toujours pas le rouge vif de la carte postale ! Qu’importe, quelque soit la météo, c’est quand même super impressionnant d’être face à Uluru ! Sa majestueuse tranquillité est indéniablement captivante… on a juste envie d’aller voir de tout près, de toucher ! Et c’est ce qu’on a fait, on a entrepris de faire le tour du rocher à pied (10 km) après le lever du soleil… les irrégularités de la roche, les éboulements, les grottes sacrées et les trous d’eau au pied d’Uluru sont fascinants, quand il apparaît si lisse et homogène de loin ! Pour le coup, on a eu de la chance, à peine la rando finie (2h30 pour ceux qui comptent la faire), le ciel s’est couvert et c’est resté gris et brumeux pendant 2 jours… aaaaah, un peu de fraîcheur !!
Vous l'avez tous reconnu... Eh oui, c'est bien lui !
Le revers de la médaille c’est que les paysages n’étaient
plus si grandioses, tout avait un aspect blanc et fade, et qu’on a donc fait
demi-tour sur la route de Kata-tjuta (Monts Olgas), qui ressemble un peu à
Uluru, mais avec plusieurs dômes… m’enfin, on avait eu une super vue de loin la
veille, donc c’était pas si grave ! Et il avait beau faire gris, il
faisait toujours au moins 35°… donc direction camping, piscine, douche,
électricité, on a squatté le camping de la veille jusque 17h, on a réussi à en
avoir pour notre argent au final !! Pour ceux qui se posent la question, non, on a pas escaladé Uluru… pour
plusieurs bonnes raisons ! D’abord, c’est un sacrilège aux yeux des
Aborigènes propriétaires du site, pour qui Uluru est sacré et son ascension a
une très forte signification ! En plus de ça, il y a des morts tous les
ans… chutes ou accidents cardiaques, la montée est super raide et forcément en
plein soleil ! Et enfin, c’est fermé lorsque la température dépasse 36°,
c’est-à-dire tout l’été je pense ! Donc si jamais Uluru vous attire, allez-y
pendant la saison sèche (l’été en France), il fera moins chaud et moins
nuageux, et faites plutôt le tour !
La silhouette de Kata Tjuta apparaît derrière Uluru
Après Uluru, on a quand même voulu monter à Alice Springs, bien que tout le monde nous ait prévenus que c’était mort et qu’il n’y avait rien à faire… et, en effet, c’est ça ! Mais on avait besoin de faire des courses dans un vrai supermarché, et puis les McDonnell Ranges de chaque côté de la ville avaient l’air plutôt attrayants ! On a quand même fait un tour dans la ville, Camille a bien failli craquer pour un nouveau didgeridoo… mais il a résisté, c’est bien Camille ! Le lendemain, on a passé une bonne partie de la matinée dans le Alice Springs Desert Park, la seule attraction dont on avait entendu du bien ! C’est un parc où sont reconstitués les différents milieux d’Australie Centrale (désert de sable, zone de rivière, zone boisée) avec les animaux qui y vivent, donc on a vu beaucoup d’oiseaux, de lézards, des kangourous forcément… et il y avait même une « maison nocturne » où on pouvait voir tous les animaux qui vivent la nuit, c’était super intéressant ! On a pas mal filmé, surtout les oiseaux, pour leurs chants inimitables !
L’après-midi, on s’est dirigés vers les West McDonnell, on s’est arrêtés aux deux premiers « canyons » creusés par la Todd River, désormais généralement asséchée, Simpson Gap et Chandley Chasm. C’était super beau, on a encore vu plein de lézards, on se lasse pas de les voir filer à toute vitesse debout sur leurs 2 pattes arrières ! Chandley Chasm est si étroit que le soleil n’y pénètre que quelques minutes par jour lorsqu’il est au zénith !
Les West McDonnell, à côté d'Alice Springs
On a repris la route en sens inverse le soir même, histoire de dormir peinard sur une aire gratuite, car en ville c’est jamais évident ! On a donc parcouru seulement 100 bornes jusqu’au Stuart Well Roadhouse, où on pouvait camper gratos et où on a rencontré Marie et Paco, des jeunes bretons qui font le tour du monde ! Ils ont déjà fait toute l’Amérique Latine, et revenaient de Nouvelle-Zélande, l’Australie n’était qu’une étape vers l’Indonésie, puis l’Asie du Sud-Est. On a passé une super soirée à parcourir et à refaire le monde, et même plus… On s’est échangé des anecdotes de voyage, on a établi la liste de toutes les bêbetes mangeuses d’hommes, on a cassé du sucre sur le dos de notre cher président, on a déjoué les complots des Amerloques, on a révisé les théories du Big-Bang et du réchauffement de la planète, on a joué du charango et du didgeridoo… tout ça sous la plus magnifique et fascinante des voutes célestes… la myriade d’étoiles filantes et la splendide voie lactée du Centre de l’Australie invitent définitivement à la réflexion, à l’espoir et à l’humilité ! Le lendemain matin, après encore plus de récits de voyage, d’échanges de photos et de musique et une séance d’artisanat (ils fabriquent des super beaux bijoux en macramé, on leur a acheté un bracelet chacun !), on a fini par partir chacun de notre côté, le sourire aux lèvres… et le désir plus fort que jamais de faire le tour du monde ! Finalement, on se rend compte que c’est un fantasme réalisable… ça a pas l’air plus difficile que de faire le tour de l’Australie, en fait !!
On a fait un nouvel arrêt à Coober Pedy sur la route, ça aurait été dommage de passer sans s’offrir une Opale ! Et puis, on peut pas dire qu’on se soit acheté beaucoup de souvenirs... à part la demi-douzaine de didgeridoos de Cam, of course !! Donc voilà, on s’est dégoté chacun une magnifique opale en pendentif, et on a négocié dur ! Celle de Cam est dans les tons blancs, comme on s’attendrait à voir de l’opale, tandis que moi j’ai flashé sur une pierre plutôt vert-bleu foncé et j’ai vite cédé même si elle était un peu plus chère… et dans les 2 cas, elles miroitent aux couleurs de l’arc-en-ciel, des vrais bijoux !!
Et nous revoilà à Port Augusta… les routes interminables et la fournaise de l’Outback, c’est fini pour nous ! Il ne nous reste plus que le petit coin sud-est Adelaïde/Melbourne/Sydney à explorer, et la boucle sera bouclée !
Le tout en vidéo ici : Le Centre Rouge !
See ya !!